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Huile de palme, palmiers

L’huile de palme : NON ! Et l’huile de palme biologique ?

L’huile de palme a fait l’objet de nombreux reportages durant ces dernières années. Mais on y parlait essentiellement de l’huile de palme conventionnelle. L’huile de palme biologique a-t-elle les mêmes inconvénients ?

Nous savons que beaucoup de produits rendus néfastes par le raffinage sont sains à l’état naturel. Est-ce le cas de l’huile de palme ? Dans le doute, depuis 2005, So.bio demande à ses fournisseurs de supprimer l’huile de palme de leurs recettes. La pression des enseignes et des consommateurs a permis de voir apparaître dans nos rayons de plus en plus de produits sans huile de palme. Faut-il pour autant éviter  les produits contenant encore de l’huile de palme biologique ?

Exceptionnellement, pour ce dossier complexe et controversé, nous n’avons pas cherché à répondre nous-mêmes à ces questions, mais à partager avec vous les informations de l’article dédié à ce sujet sur le magazine BIOCONTACT de septembre 2009, toujours d’actualité :

Avec l’huile de soja, l’huile de palme est l’huile la plus consommée de la planète (24%) et cela pour plusieurs raisons :

-le palmier à huile dont elle est issue possède le rendement le plus élevé au monde : 4 tonnes d’huile de palme par hectare, contre 0.5 pour l’huile de soja et 0.6 pour l’huile de colza.

-sa culture monopolise donc le moins de terre pour la production d’huile.

-elle se conserve très longtemps (5 ans au lieu de un an pour les autres huiles) sans se dégrader, car elle est la plus riche en antioxydants.

En conséquence, elle est la moins chère des huiles. C’est pourquoi nous la retrouvons dans une variété considérable de produits alimentaires : biscuits, brioches, chocolat, soupes, margarines, friandises, lait pour bébé, pâtes à tartiner, ainsi que dans la cosmétique : savons, rouges à lèvres, crèmes… Sans parler de tous les produits dans lesquels elle se cache sous la mention « huile végétale » ou « graisse végétale » sans plus de précisions.

Cette huile soulève une double polémique, au niveau de la santé et de son impact écologique.

L’aspect nutritionnel

Les deux types d’huiles de palme :

. Vierge : l’huile de palme reste rouge foncée (elle est riche en caroténoïdes) et a un goût très prononcé de brioche grillée. Elle est surtout utilisée traditionnellement en Afrique et au nord du Brésil. Elle est la plus riche en bêta-carotène, précurseur de la vitamine A (quinze fois plus que la carotte) et en tocophérol, précurseur de la vitamine E, mais ces taux diminuent aux cuissons et fritures prolongées.

Décolorée, désodorisée et raffinée :

Décolorée : l’huile est filtrée à travers des terres naturelles afin d’extraire les pigments de couleur rouge ; elle devient alors couleur ivoire. Certains transformateurs filtrent avec de la terre activée chimiquement, méthode interdite en bio.

Désodorisée : ce système a des bons et des mauvais cotés. Il enlève l’acidité libre et l’humidité afin que l’huile puisse avoir une durée de vie plus longue mais, malheureusement, fait disparaître toutes ses substances aromatiques.

Raffinée : le raffinage se fait à chaud avec un procédé soit chimique, soit physique. Le lavage chimique se fait avec de la soude caustique et de l’acide sulfurique. C’est un procédé interdit en bio.

Dans sa fabrication, l’huile de palme peut être mélangée à d’autres graisses végétales ou animales hydrogénées (interdit en bio), dont les acides se sont transformés en acides trans cancérigènes.

Comprendre la biodisponibilité des graisses :

Les graisses de palme et de porc sont similaires : elles possèdent respectivement 50% (palme) et 70% (porc) d’acides gras saturés contre 50% et 30% d’acides gras insaturés.

Les avancées scientifiques mettent en lumière un facteur que nous ignorions jusque-là. Cette information recueillie auprès de l’institut Cirad nous dit qu’il existe une notion biologique liée à la distribution des acides gras sur les positions 1, 2 et 3 du glycérol. Dans l’huile de palme, la position de biodisponibilité capte les acides gras insaturés, tandis que, dans les graisses de porc, la position de biodisponibilité capte les acides gras saturés. Et c’est cela qui fait toute la différence ! D’ailleurs, dans les pays de grande consommation d’huile de palme, comme ceux de l’Afrique de l’ouest, l’Indonésie, la Malaisie, le Vietnam, la Colombie et d’autres pays tropicaux, on observe très peu de problèmes cardiovasculaires et neuro-dégénératifs, comme on en trouve malheureusement dans nos pays industrialisés.

La meilleure huile pour les cuissons :

Sa forte teneur en antioxydants lui donne l’avantage unique de pouvoir subir de fortes chaleurs à la cuisson sans se détériorer ni se transformer en graisses nuisibles. Cette grande stabilité est une qualité essentielle pour la fabrication de produits élaborés comme les biscuits par exemple. Sur ce critère, les autres huiles que l’on substitue parfois à l’huile de palme sont moins intéressantes.

L’aspect écologique 

Il faut distinguer les deux modes d’exploitation pour la culture de palme : les plantations industrielles et les plantations de palmiers biologiques.

Les plantations industrielles :

Elles sont en grande partie responsables de la dé-forestation par le feu en Indonésie et en Malaisie, avec les conséquences suivantes :

  • rejet de dioxines dans l’atmosphère.
  • glissements de terrains et inondations.
  • perte de terres agricoles pour les paysans produisant des denrées assurant leurs besoins locaux.
  • disparition des orangs-outans et d’autres animaux vivant dans les forêts de ces régions.

Les plantations de palmiers biologiques :

La plupart des huiles biologiques provient de Colombie, de producteurs qui respectent la vie et la bio-diversité et qui s’engagent contre toute dé-forestation depuis plus de 30 ans. Ces pratiques respectueuses de la nature et des hommes sont certifiées en commerce équitable.

Il est regrettable que les pratiques désastreuses de l’industrie agro-alimentaire pour la culture et la production de l’huile de palme conventionnelle aient terni l’image de l’huile de palme biologique. En France, l’huile de palme n’est utilisée que pour la cuisson. Dans cette utilisation, au final, l’intérêt nutritionnel du remplacement de l’huile de palme biologique par d’autres huiles n’est pas évident pour tout le monde et continue à faire débat. Sur le plan écologique en revanche, lorsque l’huile de palme est remplacée par l’huile de tournesol oleïque d’origine française, cette substitution est intéressante. C’est pourquoi nous continuons à inciter nos fournisseurs à modifier leurs recettes dans ce sens.