Avant 2012, le cahier des charges européen de l’agriculture biologique et, avant lui, le cahier des charges AB, n’encadraient que la production de raisins biologiques. Ainsi, les étiquettes des bouteilles mentionnaient-elles : « vin issu de raisins de l’agriculture biologique ».
Le nouveau règlement européen du 8 février 2012 instaure des règles de vinification pour respecter le plus possible la véritable nature du produit. Un vin élaboré avec des raisins bio et respectant ces règles de vinification pourra désormais porter la mention : « vin biologique ». Ces règles étaient déjà majoritairement respectées par les viticulteurs engagés de longue date et par vocation dans l’agriculture biologique. Mais avec l’arrivée de nouveaux opérateurs, il y avait un risque de voir sur le marché des vins « issus de raisins bio », mais vinifiés avec des méthodes contraires aux valeurs de la filière bio. Cette nouvelle réglementation est donc un progrès pour préserver l’authenticité des vins bio.
La limitation du soufre : c’est l’additif le plus connu du grand public. En réalité, on doit parler de dioxyde de soufre ou d’anhydride sulfureux, ou encore de SO2. Les étiquettes indiquent la présence de sulfites qui est le terme générique. Pour les vins rouges comprenant entre 2 g et 5 g de sucres résiduels, le taux de SO2 autorisé en conventionnel est de 200mg/l. Le cahier des charges des vins biologiques limite ce taux de SO2 à 120mg/l, soit 60% de sulfites en moins.
L’encadrement des pratiques de vinification : la limitation du taux de soufre n’est qu’une infime partie du cahier des charges des vins biologiques. La réglementation prévoit en effet l’interdiction de certaines pratiques comme la concentration partielle par le froid, les traitements par électrodialyse, la désalcoolisation partielle des vins, etc.
De nombreux additifs sont employés en vinification pour l’oxygénation, la filtration, le développement des levures, l’acidification ou la désacidification du vin, etc. Le cahier des charges des vins biologiques comprend une liste limitative d’additifs utilisables sous conditions.
Les autres labels bio : avant la création de cette réglementation, des labels indépendants ont été créés pour encadrer la vinification des vins issus de raisins biologiques. Ces labels existent toujours. Leurs cahiers des charges sont plus exigeants encore que le cahier des charges européen. Les plus utilisés sont ceux de la FNIVAB (Fédération Nationale Interprofessionnelle des Vins de l’Agriculture Biologique), de Nature&Progrès, de Biodyvin et de Demeter.
Plus que jamais, les cahiers des charges des vins biologiques vous garantissent des produits sains et authentiques, à consommer avec modération bien entendu.